Ce jeudi 12 juin 2008 est un grand jour ! Je me suis rendu chez les anciens propriétaires du moulin pour en savoir un peu plus sur son passé. J'ai appris beaucoup de choses que je ne savais pas encore sur l'histoire des lieux et les gens qui y ont vécu. Françoise et Jean-Luc Coudière, mes voisins directs qui sont les propriétaires du gîte rural "chez Bijoux", m'ont aussi donné beaucoup d'informations sur cette histoire. Il paraît même qu'ils possèdent quelques minutes de super huit où l'on peut voir "La Germaine", épouse de l'ancien meunier, devant le Moulin. J'ai hâte de pouvoir vous présenter ces documents ! Voici la photo des anciens propriétaires du Moulin de Verrines : Jeanne Lemaigre et Jean Boinier. Merci à eux pour le temps qu'ils m'ont consacré et merci de m'avoir donné la possibilité de faire vivre ce patrimoine local et de vous en faire profiter.

Il y avait à l’origine un moulin créé en 1846. Il était exploité par un dénommé « Bargat », qui est en fait le tri arrière grand-père de Jeanne Lemaigre, dernière occupante du moulin jusqu’en 1976. En 1898, le moulin brûla entièrement. Cet incident était peut-être en fait un règlement de compte, m’a confié Jeanne… La première roue du moulin actuel datait de 1898, juste après l’incendie. En 1932, elle fût refaite à neuf par Gaston de Benoist, originaire de Verdun et demeurant à Bonnat, un village situé à 8 km du Moulin de Verrines. Jeanne n’a pas pu me dire si la roue avait été fabriquée à Bonnat ou à Verdun. Certains « anciens » de la région disent qu’elle a bien été conçue à Verdun et acheminée ici par le rail. Il y avait dans le temps une petite gare à Genouillac, non loin du moulin. En 1940, l’arbre central de la roue a été changé par une équipe de charpentiers. Marcel Lemaigre, le meunier, n’a pas pu assister à cette manœuvre car il était à la guerre. Il avait bénéficié d’une permission pour revenir chez lui effectuer les travaux mais il paraît que la rigueur de l’hiver avait empêché tout travail. Il n’était donc pas présent lors du changement de l’arbre central, la guerre l’ayant obligé à retourner au front. En 1973, elle s’arrêta de tourner définitivement. Nous avons sorti ses restes du bief en 2002 (non sans émotion…). Elle est maintenant stockée contre le mur de la grange. Complètement détruite et impossible à restaurer, elle visible par tous, témoignant d’un passé chargé d’histoire.
Marcel Lemaigre a exercé son métier de meunier de 1936 à 1973. Son épouse, Germaine, est décédée en 1976, suite à un choc émotionnel, probablement. En effet, le meunier ayant eu un accident de vélo, a été emmené à l’hôpital de Guéret par les pompiers de Genouillac. Son épouse, avertie par eux, s’est précipitée chez son voisin pour téléphoner. A son retour de l’hôpital, le meunier a retrouvé son épouse morte dans la maison… Le meunier, quant à lui, est décédé en 1982 dans une maison de repos de Bussière Dunoise. Du temps où le moulin était en activité, le meunier livrait la farine dans les fermes avec une charrette et deux chevaux. A cette époque, les chemins étaient assez chaotiques et il arrivait souvent que le convoi se trouve en difficultés. Un jour de 1950, le meunier était embourbé entre Verrines et Fromenteaux. Il lui était impossible de repartir et il appela un dénommé « Billaud » à la rescousse pour l’aider à se sortir de ce mauvais pas à l’aide de ses bœufs. Or, il se trouvait qu’à l’époque, le vin coulait à flots dans nos campagnes et Billaud est venu sous l’emprise de l’alcool… Personne n’a pu me dire exactement comment cela s’est passé mais ce pauvre homme s’est fait écraser par les grandes roues en bois du lourd convoi. Il est décédé 10 jours plus tard. Lorsque les anciens propriétaires du moulin l’ont quitté, en 1976, tout est resté tel quel. La porte a été fermée comme si ils allaient faire leurs courses. Tout le mobilier, le linge, les souvenirs sont restés en place. Au fil des ans, le moulin a subi de nombreux pillages et dégradations. A notre arrivée, il ne restait plus grand-chose : quelques poulies, quelques vieux journaux des années 70, livres de comptes et autres gribouillages sur des morceaux de bois. Beaucoup « d’anciens » parlent de superbes garde-robes, de chandeliers en argent et autre pétrin lorrain que plus personne n’a jamais revu…Quel saccage.
Voici le témoignage Madame Jeanne Lemaigre recueilli par Françoise Coudière.
« Mon père sortait, tournait la manivelle qui ouvrait le canal, et la roue se mettait en marche faisant fonctionner tout l’engrenage. Ca ne faisait pas beaucoup de bruit, plutôt un bruit sourd qui ne m’empêchait cependant pas de dormir. Mon père faisait uniquement de la farine pour les animaux, mon grand-père lui faisait fonctionner la meule à froment dans la chambre en haut mais je ne l’ai jamais vu tourner. Il m’avait dit qu’il avait écrasé aussi du riz pour M. Ducluzeau et M. Lardillé mais je ne sais pas pour quoi faire. Le roue a été faite par un charpentier de la Fouette, les dents du pignon en bois avaient été posées avec monsieur Joachim du Poteau. Le premier moulin avait brûlé en janvier 1898. Ma grand-mère s’est mariée et elle est partie en Meurthe et Moselle où mon père est né en 1901 à Foug. Mon grand-père est revenu au moulin en 1917 avec sa deuxième femme et mon père. En effet, sa première épouse est décédée deux ans après son mariage. Mon père a été prisonnier en Allemagne pendant 5 ans mon grand-père a fait tourner le moulin pendant 1 an mais après il est tombé malade (maladie du meunier). Mon père a repris l’affaire à son retour de la guerre. Le moulin a tourné jusqu’en 1973. En 1976 mon père a été hospitalisé et ma mère est décédée pendant son transport à l’hôpital. Mon père a été à Bussière Dunoise, il n’est jamais revenu au moulin. Je n’ai rien pris dans le moulin, je n’y suis jamais retournée, il a été visité et pillé je n’ai gardé aucun souvenir. Je me suis beaucoup ennuyée du moulin …. »
Marcel Lemaigre a exercé son métier de meunier de 1936 à 1973. Son épouse, Germaine, est décédée en 1976, suite à un choc émotionnel, probablement. En effet, le meunier ayant eu un accident de vélo, a été emmené à l’hôpital de Guéret par les pompiers de Genouillac. Son épouse, avertie par eux, s’est précipitée chez son voisin pour téléphoner. A son retour de l’hôpital, le meunier a retrouvé son épouse morte dans la maison… Le meunier, quant à lui, est décédé en 1982 dans une maison de repos de Bussière Dunoise. Du temps où le moulin était en activité, le meunier livrait la farine dans les fermes avec une charrette et deux chevaux. A cette époque, les chemins étaient assez chaotiques et il arrivait souvent que le convoi se trouve en difficultés. Un jour de 1950, le meunier était embourbé entre Verrines et Fromenteaux. Il lui était impossible de repartir et il appela un dénommé « Billaud » à la rescousse pour l’aider à se sortir de ce mauvais pas à l’aide de ses bœufs. Or, il se trouvait qu’à l’époque, le vin coulait à flots dans nos campagnes et Billaud est venu sous l’emprise de l’alcool… Personne n’a pu me dire exactement comment cela s’est passé mais ce pauvre homme s’est fait écraser par les grandes roues en bois du lourd convoi. Il est décédé 10 jours plus tard. Lorsque les anciens propriétaires du moulin l’ont quitté, en 1976, tout est resté tel quel. La porte a été fermée comme si ils allaient faire leurs courses. Tout le mobilier, le linge, les souvenirs sont restés en place. Au fil des ans, le moulin a subi de nombreux pillages et dégradations. A notre arrivée, il ne restait plus grand-chose : quelques poulies, quelques vieux journaux des années 70, livres de comptes et autres gribouillages sur des morceaux de bois. Beaucoup « d’anciens » parlent de superbes garde-robes, de chandeliers en argent et autre pétrin lorrain que plus personne n’a jamais revu…Quel saccage.
Voici le témoignage Madame Jeanne Lemaigre recueilli par Françoise Coudière.
« Mon père sortait, tournait la manivelle qui ouvrait le canal, et la roue se mettait en marche faisant fonctionner tout l’engrenage. Ca ne faisait pas beaucoup de bruit, plutôt un bruit sourd qui ne m’empêchait cependant pas de dormir. Mon père faisait uniquement de la farine pour les animaux, mon grand-père lui faisait fonctionner la meule à froment dans la chambre en haut mais je ne l’ai jamais vu tourner. Il m’avait dit qu’il avait écrasé aussi du riz pour M. Ducluzeau et M. Lardillé mais je ne sais pas pour quoi faire. Le roue a été faite par un charpentier de la Fouette, les dents du pignon en bois avaient été posées avec monsieur Joachim du Poteau. Le premier moulin avait brûlé en janvier 1898. Ma grand-mère s’est mariée et elle est partie en Meurthe et Moselle où mon père est né en 1901 à Foug. Mon grand-père est revenu au moulin en 1917 avec sa deuxième femme et mon père. En effet, sa première épouse est décédée deux ans après son mariage. Mon père a été prisonnier en Allemagne pendant 5 ans mon grand-père a fait tourner le moulin pendant 1 an mais après il est tombé malade (maladie du meunier). Mon père a repris l’affaire à son retour de la guerre. Le moulin a tourné jusqu’en 1973. En 1976 mon père a été hospitalisé et ma mère est décédée pendant son transport à l’hôpital. Mon père a été à Bussière Dunoise, il n’est jamais revenu au moulin. Je n’ai rien pris dans le moulin, je n’y suis jamais retournée, il a été visité et pillé je n’ai gardé aucun souvenir. Je me suis beaucoup ennuyée du moulin …. »